On ne rigole pas avec la Fédération internationale de foot (Fifa). Grant Abrahamse l'a appris à ses dépens. En 2004, cet homme d'affaires du Cap a créé un porte-clés en forme de vuvuzela avec la date «2010» et un drapeau sud-africain en forme de ballon. C'était trop pour la Fifa, qui l'a traîné en justice en l'accusant d'avoir «fait croire au public que ses articles sont liés à la Coupe 2010 et/ou à la Fifa». Cela s'appelle l'«ambush marketing» (guet-apens commercial) : une société n'a pas le droit de faire référence au Mondial 2010 si elle n'a pas payé des droits à la Fédération internationale. L'année dernière, la Fifa avait même gagné une action en justice contre un grand magasin vendant des sucettes avec la marque «Astor 2010».
L'instance qui gère le business du foot international justifie sa sévérité par le coût de l'organisation de la Coupe (1,5 milliard de dollars, 1,2 milliard d'euros), financée en partie par les droits (1 milliard) payés par les sociétés «sponsors officiels» de l'événement et les licences (80 millions) acquittées par les sociétés qui vendent du «merchandising» (vêtements, souvenirs…) avec le logo Fifa. A la mi-mai, elle avait déposé 2 500 plaintes, dont 450 en Afrique du Sud, réglées le plus souvent à l'amiable. La fédération a même lancé ses avocats aux trousses de la compagnie aérienne low-cost Kulula, qui avait tenté, avec humour, de contourner le diktat en affichant le slogan «le transporteur national non officiel de "Vous savez quoi