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Libération

A Durban, des ghettos pour faire la fête

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En lisière des quartiers pauvres, une ambiance paisible règne dans les zones sécurisées.
publié le 12 juin 2010 à 0h00

Traînant un sac d’une main, il avance au bord de l’autoroute pendant que l’autre tient, au bord de ses lèvres, une vuvuzela dans laquelle il souffle en continu. La longue trompette sud-africaine a envahi la ville. Elle est partout. D’ordinaire, elle se contente des stades, où la Fédération internationale de foot a tenté en vain de la faire interdire pour protéger les tympans des spectateurs.

Ruche. De près, cela tient du mugissement, voire du barrissement. De loin, lorsqu'elles sont très nombreuses, cela donne un bourdonnement continu. Comme si une ruche s'était emparée la ville. Cela s'arrête tard dans la nuit, reprend tôt le matin. Entêtant. L'Afrique du Sud commence à vivre sa première Coupe du Monde, et Durban achève en urgence de se préparer. Toute la nuit, des équipes de jeunes gens accrochent des panneaux et des ballons aux réverbères et aux poteaux bordant la plage baignée par l'océan Indien. Des ouvriers s'affairent sur les chantiers en retard. Au matin, on retrouve des équipes croisées la veille. Des cantonniers exténués grimpent dans un petit van pour aller se reposer. L'un d'eux sort une vuvuzela par la fenêtre et le van s'éloigne en bourdonnant.

Le jour se lève et dans les rues, les voitures de plus en plus nombreuses arborent des drapeaux arc-en-ciel, des rétroviseurs peints aux couleurs du pays. Les rues s’emplissent de piétons vêtus du maillot des Bafanas Bafanas. Noirs, Blancs, Indiens : la fête semble assez partagée. Et la foule très familial