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Libération

Cacophonie d’ouverture

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Gloubiboulga touristico-musical pour un show inaugural sans Mandela.
publié le 12 juin 2010 à 0h00

C’était promis, il allait y assister au moins un quart d’heure. Rien ni personne ne devait l’en empêcher. Un chauffard ivre en a finalement décidé autrement, dans la nuit de jeudi à vendredi, en tuant Zenani Mandela, 13 ans, arrière-petite-fille de la figure tutélaire de l’Afrique du Sud. Bouleversé par la nouvelle, «Madiba» (le nom tribal de Nelson Mandela), 92 ans, a suivi la cérémonie d’ouverture depuis son petit écran. Et pour être honnête, il n’a pas raté grand-chose.

C’est dans un froid austral et sous un bourdonnement incessant que se sont retrouvés les 92 000 spectateurs de l’irréel Soccer City Stadium. Posé dans Soweto, le magnifique stade inaugural, vaisseau galactique, décoré aux couleurs brun et rouge de la terre qui l’entoure, a accueilli cette cérémonie d’ouverture avec quelques minutes de retard.

A l’entrée, des bénévoles, l’air malicieux, distribuent des petits sachets dans lesquels l’organisation a glissé des bouchons d’oreilles antibruit, seules armes de défense face à la terreur de ce Mondial africain : la vuvuzela. Une trompette tellement puissante qu’elle a annulé absolument l’ensemble des performances musicales de la cérémonie d’ouverture.

Documentaires animaliers. Sur les écrans du stade, le compte à rebours est lancé : «Welcome home world, it's time.» Tout commence avec des hommes déguisés en zèbres, sûrement des Zoulous, accompagnés de femmes en poncho, sûrement pas des Mexicaines. Une troupe de jeunes éphèbes en débardeur ferm