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Libération

Et à la fin, la Squadra assurera

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Groupe F . Les Italiens, champions du monde en petite forme, sont les seuls à croire en eux.
publié le 14 juin 2010 à 0h00

Allez, dites-le : vous les aviez oubliés. Vieux, usés, fatigués, les Italiens ont été transparents à l'Euro 2008, dépassés à la Coupe des confédérations 2009 et pathétiques durant leurs matchs amicaux (deux nuls, une défaite). Pas d'envie, pas de jeu, pas d'occasions. Selon Ipsos-Reuters, 6% des amateurs de foot les voient aller au bout du Mondial. La Fifa elle-même ne sait plus que l'Italie existe : pour apporter la coupe Jules-Rimet en Afrique du Sud, l'organisme a choisi Patrick Vieira plutôt qu'un Italien champion du monde. Etonnant. Au pays, ça ne va pas mieux. «Comment je les sens ? Sincèrement ? Très mal. Ici, personne n'est optimiste», prévient Claudio Gentile, champion du monde 82. La Ligue du Nord a aussi fait connaître son scepticisme par la voix de Renzo Bossi, fils du sinistre Umberto : «Au Mondial, je ne serai pas derrière l'Italie.»

Alors, déjà morts ? Ma va… En réalité, le pessimisme ambiant ferait plutôt marrer les Italiens. L'absence de joueurs de talent ? «Tous les talents sont là» (le coach Lippi). Le grand âge des cadres ? «Nous sommes en pleine forme» (Zambrotta). Leur foot inesthétique ? «Personne ne défend comme nous» (Cannavaro). S'ils voulaient se foutre du monde, ces types ne s'y prendraient pas autrement. C'est sans doute qu'ils savent où ils vont.

Pour qui les a vus atterrir à Johannesburg le 9 juin en costumes trois pièces, lunettes noires et cravates ajustées façon Reservoir Dogs, l'a