La rumeur courait depuis le tirage au sort : l'équipe d'Italie, championne du monde en titre, avait hérité d'un groupe «Club Med» (Paraguay, Slovaquie, Nouvelle-Zélande). Erreur : il n'y a jamais de groupe facile pour l'Italie. Marcello Lippi l'a bien compris, lui qui, pour cette entrée en matière de la Squadra Azzurra au Cap, sous une pluie diluvienne, a décidé de troquer son auguste costard pour le parka rouge. Discuté comme d'habitude par toute la presse transalpine, Lippi avait d'ailleurs déjà (un peu) sorti le parapluie en conférence de presse d'avant-match : «Je ne sais pas quel Mondial fera l'Italie. Je respecte le scepticisme de la presse à l'égard de mon équipe, mais je ne le partage pas.»
Dès les premières minutes, le coach italien demande à ses joueurs d’éviter le traquenard. Pressing haut, récupération facile et passe dans l’espace, côté opposé. Du plutôt bel ouvrage, sauf que ce qu’on pressentait se confirme : la Nazionale collection été 2010 manque cruellement d’un joueur capable de faire la différence, soit en donnant le dernier ballon, soit en épaulant l’attaquant Gilardino dans la surface adverse. Ceux qui croyaient qu’Antonio Di Natale avait le profil en seront pour leurs frais : le feu follet ne figurait pas sur la pelouse au coup d’envoi, sacrifié au profit du balourd Iaquinta. Ceux qui pensaient que Montolivo suffirait à faire l’affaire peuvent aussi manger leur chapeau : le milieu renaissance de la Fiorentina a du ballon, mais il ne le met pas t