Menu
Libération

Lost in footlangue

Article réservé aux abonnés
Vu de Ma lucarne
publié le 16 juin 2010 à 0h00

Depuis que, pensant que des sardines seraient jetées à la mer, les mouettes suivent le chalutier d’Eric Cantona (ou l’inverse), on sait l’existence d’une langue vernaculaire du football. Cantonnée à l’après-match crypté et aux dimanches téléfooteux, elle s’ouvre à tous lors des Coupes du monde, dans ces magazines qui remplacent les programmes habituels.

C'est une langue de métaphores et d'images. Ainsi Cristiano Ronaldo comparant les buts au ketchup : «Parfois, vous avez beau essayer, ça ne vient pas. Et puis lorsque les buts arrivent, ils arrivent tous en même temps.» Anciens footballeurs consultants ou animateurs, ils la parlent tous, cette langue. Lundi, sur TF1, dans Coupe du monde le mag, Denis Brogniart s'interrogeait : «Ribéry peut-il être encore le patron du jeu français ?» Un expert répondait : «C'est normal de lui confier les clés du camion.» Robert Pirès tempérait aussitôt : «Le costume est un peu lourd.» Mais alors, lançait Brogniart, «qui peut être le nouveau Zidane ?» Là, Pirès mettait le holà : «En France, faut arrêter de faire des comparaisons.»

On l'aura compris, c'est une langue qui souffre les approximations. Pays-Bas-Danermark ? «Le derby scandinave», selon LCI. C'est une langue torturée qui se comprend mal, semblant n'obéir à aucune logique. Lundi sur Canal +, Christophe Dugarry tentait d'expliquer le malaise bleu : «Tout le monde réfléchit sans se lâcher.» Et Pierre Ménès opi