C'est donc à Polokwane, où on peut voir plus de clôtures électrifiées en une heure qu'ailleurs en une vie, que les Bleus joueront ce soir leur survie dans la compétition face à la tricolor mexicaine, six jours après leur petit nul (0-0) inaugural contre l'Uruguay. A l'issue duquel le capitaine, Patrice Evra, avait lâché une phrase que l'on a retournée dans tous les sens : «L'ambiance entre nous est parfaite. Je ne dis pas non plus qu'on est une bande de copains mais quand on se le dit sur le terrain, eh bien on se le dit !»

Sauf qu'on ne se dit rien du tout : Yoann Gourcuff venait justement d'expliquer que les joueurs ne pouvaient pas se parler pendant la partie par la faute des vuvuzelas. Du coup, Evra est passé pour un boy-scout. Le très autorisé porte-parole non pas d'une équipe, mais de l'idée qu'il s'en fait : tout le monde ici sait que Gourcuff n'a pas la vie facile au sein du groupe France. Ses coéquipiers ne le cachent pas toujours. Evra : «Yo, pour moi, c'est un mystère. Je n'arrive pas à lui parler. Pour communiquer, il faut passer par Jérémy Toulalan.» Tout pareil qu'aux Girondins de Bordeaux : Poulmaire (l'avocat qui s'occupe de ses intérêts, le joueur ne bouge pas une oreille hors du terrain sans son aval) par-ci, Poulmaire par-là, et le joueur est seul dans son coin à chaque fois qu'une sortie en commun est organisée. Le petit gars de Ploemeur (Morbihan) est farouche. Il ne s'exprime que sur le ballon. Au fait du goût du joueur pour l'