Mardi, alors qu'une journaliste de son pays lui demandait s'il se sentait petit poisson suisse livré en pâture aux «requins» espagnols, le défenseur Philippe Senderos a répondu, tranquille : «Nous préférons penser que nous serons les requins. Nous sommes un petit pays, mais il faut se méfier de l'eau qui dort.» Bien vu : l'Espagne s'y est noyée. Elle a perdu (0-1) contre la Suisse. Première sensation de ce Mondial, au terme d'un match intense.
Louches. Hier, les hommes de Del Bosque n'avaient pas perdu leur football. Seulement leur efficacité. Ils semblaient partis pour donner la leçon habituelle. Alternance de passes courtes et de longues transversales, circulation rapide du ballon, patience pour attendre la faille et lancer les attaquants. Inoffensifs, hélas. Iniesta a pourtant délivré force caviars à Villa, mais l'attaquant avait des louches en guise de pieds en première mi-temps. Ensuite, Torres et Navas sont venus lui prêter main-forte. Ils ont frôlé les poteaux et Xabi Alonso a fracassé la barre.
Mais personne n'a marqué. «Quand vous êtes favori et que vous affrontez une équipe moins cotée, si elle vous marque un but, cela vous rend nerveux, analyse Ottmar Hitzfeld, entraîneur des Suisses. Comme ils ne trouvaient pas l'ouverture, ils se sont mis à balancer des centres, ils semblaient perdus.»
La Suisse a-t-elle montré le moyen d'enrayer la belle mécanique espagnole ? Une équipe dense et défensive, avec deux lignes resserrées. Et