Cinq consonnes, quatre voyelles, un umlaut. Après une semaine de compétition, la révélation du Mondial s'appelle Mesut Özil, et ça n'étonnera que les sourds. «Mesut peut aider à faire le lien entre la défense et l'attaque», prévenait en 2009 Michael Ballack, après une victoire en amical contre l'Afrique du Sud. Tout bon : contre l'Australie, dimanche dernier, Özil a pris le ballon dans l'entrejeu, percuté, créé des boulevards pour Klose et Muller. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, le môme - il est né en octobre 1988 - avait l'Europe à ses pieds. Liverpool, Arsenal, le Barça et l'Inter seraient sur sa piste. Pas mal. Pas de quoi l'empêcher de dormir : outre-Rhin, ça fait un bail qu'Özil fait causer.
Pour démarrer, le petit génie a dû quitter Schalke 04, le club de la ville où l'on moquait sa houppette blonde, pour le Werder de Brême afin de s'épanouir totalement (meilleur passeur de la Bundesliga 2009, performances maousses lors de l'Euro des moins de 21 ans gagné par l'Allemagne la même année). Puis la fédération turque a tenté un pressing effréné pour attirer le fils d'immigrés dans ses filets. Lorsqu'il a choisi l'Allemagne, certains fans turcs lui ont adressé des menaces de mort, et le porte-parole du parti néonazi allemand (NPD), Klaus Beier, en a profité pour faire un buzz malsain : «Özil est un Allemand de pacotille, qui parle allemand pour avoir son passeport.» La presse tabloïd ne l'a pas loupé non plus, qui a fait des choux gras de son goût pour l