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Portrait

Anelka, un Bleu passé à la Trappes

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Longtemps coupé de l’équipe de France, l’attaquant a sabordé son premier Mondial.
Nicolas Anelka à l'aéroport du Cap le 20 juin (REUTERS)
publié le 21 juin 2010 à 0h00

On s'est retrouvé un beau jour à demander à Nicolas Anelka ce que cela lui faisait d'incarner la part maudite du football français. «Oh…» Il a laissé filer un sourire charmant. La règle des trois tiers : une pointe d'ironie, une pointe de détachement, une pointe de timidité. Il faut se débrouiller avec ça.

Le natif de Versailles (Yvelines) a 19 ans quand il inscrit les deux buts - sur deux passes de Zinédine Zidane, qui ne le lâchera jamais - d'une historique victoire française face à l'Angleterre à Wembley. Le lendemain, Patrick Poivre d'Arvor l'appelle pour l'inviter au 20 heures de TF1. Anelka explique qu'il a autre chose à faire. «Ça se respecte. On ne l'a pas respecté. Bien sûr que je n'ai pas changé. Franchement… Vous savez, si j'ai gardé les mêmes amis dans le foot, ça ne s'est pas du tout passé comme ça dans la vie. Certains amis d'enfance ont dit de moi : "Il a changé." Mais en fait, c'est le regard de ceux-là qui a changé. Et quand le regard change, le mec qui porte ce regard change aussi.»

Image facile. Le joueur a payé le prix. Ses transferts à répétition (on en est à neuf), avec surenchère surprise du camp du bonhomme quand tout est calé, l'ont transformé au fil des ans en symbole d'un monde du ballon amoral et corrompu. Mais c'est plus simple, plus basique. Thierry Henry, qui l'a côtoyé lors de ses années de formation à l'INF Clairefontaine : «Dans le foot, on n'arrête pas de te dire que, sans les autres, tu n'es rien. Mais