Sale temps pour les cadors européens. A part les Pays-Bas (qui ont livré une purge mais gagné 1-0 samedi contre le Japon), tout le monde trébuche - plus ou moins salement. L’Espagne a ainsi perdu son premier match (0-1), contre des Suisses qui ne l’avaient jamais battue. La gifle a provisoirement jeté les champions d’Europe en bas de leur piédestal, eux que tout le monde donnait archifavoris sur le papier.
Avant le début de la compétition, pour les médias du pays, seul le nom de l’adversaire battu par la Roja en finale relevait du suspens. Une défaite plus tard, l’Espagne retrouve ce rôle de favori battu, spectre qui la poursuit depuis un moment. Les joueurs tentaient d’ailleurs avant le match de la Suisse de se défaire de ce costume, et de la pression poisseuse qui l’accompagne, celle qui vous colle au short et vous fait déjouer.
«Nous avons gagné le championnat d'Europe et nous avons une belle équipe, disait Sergio Busquets, mais nous n'avons jamais gagné la Coupe du monde. J'aime mieux attendre le 11 juillet pour savoir si nous sommes favoris.» Son gardien, Iker Casillas, ajoutait que l'Espagne a été plusieurs fois favorite sans gagner un seul mondial (sa meilleure place reste quatrième en 1950). Seul le coach assumait : «Nous sommes à un très bon stade au niveau des clubs et du pays, dans une phase historique selon moi.» Un match plus tard, le même Vicente Del Bosque râle : «Je ne veux critiquer personne, mais on n'a peut-être pas vraiment vu notre ca