Les photographes ont échoué à capturer le visage de Raymond Domenech lors de l’entraînement de samedi, le premier après la publication des insultes - et non les insultes elles-mêmes, le sélectionneur était détendu la veille - d’Anelka. Il a pris garde a toujours leur tourner le dos, marchant à reculons ou glissant latéralement comme un crabe. Posté entre les journalistes et son groupe, il faisait face aux joueurs. Il a ainsi pu lire dans leurs yeux toute l’estime que ceux-ci lui portent. Et dont Nicolas Anelka a donné un si vibrant exemple à la mi-temps de France-Mexique.
Le sélectionneur a sa part de responsabilité. Pour survivre, il a dû tout passer à ses vedettes. Mais quoi ? En juillet 2008, juste après le fiasco de l'Euro austro-suisse (un point en trois matchs), le directeur technique, Gérard Houllier, lâchait une merveille : «On a fait le tour des joueurs et tous, je dis bien tous, sont favorables au maintien de Domenech à son poste.» Florent Malouda a expliqué ensuite que c'était tous, moins lui et quelques autres. Domenech l'a viré pour huit mois. Sans qu'un seul des cadres - Henry, Gallas, Ribéry - ne bouge le petit doigt pour sauver leur coéquipier d'hier, pourtant ultraperformant à Chelsea.
Le concept Domenech et un de ses secrets de sa longévité : foutre une paix royale aux joueurs, que l'on tient grâce à ça. Avec, en plus, des provocations devant la presse. Du coup, les médias s'intéressent moins aux joueurs et ceux-ci apprécient : «Franchement, il n