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Libération

2008-2010, le chemin des drames

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Retour sur les deux années qui ont conduit au fracassant échec des Bleus en Afrique du Sud.
(REUTERS/Franck Fife/Poo)
publié le 23 juin 2010 à 0h00

Si la déroute des Bleus au Mondial 2010 est l’une des plus ahurissantes de l’histoire, c’est aussi l’une des plus prévisibles. En cinq actes, retour sur un crash.

Acte I - Les joueurs sélectionnent Domenech

Juillet 2008. Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération française de football (FFF), et Gérard Houllier, directeur technique national, sont venus annoncer à la presse le maintien de Domenech à son poste de sélectionneur, malgré un Euro 2008 à deux défaites et un nul. L'opinion publique veut la peau du coach. Mais Domenech est sûr de lui. Il a vu venir l'échec de l'Euro : avec Willy Sagnol, Lilian Thuram et Patrick Vieira (qui, lui, n'a même pas disputé un match en Suisse) hors de forme dans la barque, c'était mission impossible. Le sélectionneur s'en était entretenu avec sa hiérarchie avant la compétition. Sa feuille de route était la suivante : on laisse ceux-là - tous mythes vivants de l'histoire de la sélection - finir debout, en phase finale d'une grande compétition. Une corvée de bois déguisée en mort naturelle. Houllier, devant la presse : «On jouait perdant.» Puis : «J'ai demandé l'avis des joueurs. Tous ont été d'accord pour que l'on garde Raymond.» Thierry Henry, Franck Ribéry ou William Gallas - qui s'est pointé à l'Euro avec cinq kilos de trop - lui ont donc sauvé la peau. Pour endormir des médias qui grondent contre l'isolement permanent des Bleus, la FFF annonce la mise au point d'une charte rappelant les joueurs à le