Il était presque 19 heures quand Florent Malouda, tout frais sorti de la douche, s'est pointé dans un couloir du Free State Stadium de Bloemfontein, devant la demi-douzaine de journalistes qui avaient joué le fin fond de la zone mixte, dévolue aux échanges entre la presse et les joueurs - s'arrêtera, s'arrêtera pas ? Une heure plus tôt, les Bleus avaient perdu (2-1) contre l'Afrique du Sud et bouclé la pire Coupe du monde de leur histoire, entre l'élimination au premier tour, le «fils de pute» de Nicolas Anelka à Raymond Domenech et le boycott de l'entraînement de dimanche.
«Craqué». A l'arrivée du joueur de Chelsea, il faut bien dire que l'auditoire était un brin désinvolte. Puis, ça a tourné. «On a essayé de faire les choses bien. Physiquement, on était costaud. En revanche, on a craqué psychologiquement pendant cette Coupe du monde. C'est comme ça. C'est l'image qu'on laisse [une image d'enfants gâtés inconscients et ingérables, ndlr]. On s'est refermé sur nous-mêmes et ensuite… enfin bon, on assume.» Malouda prend son temps, comme s'il allait y passer la nuit. «L'affaire du boycott, on a mal jugé l'impact auprès des gens. Honnêtement, moi, j'étais pour, mais je n'ai pas fait de prosélytisme. Tout s'est fait spontanément.»
Le défenseur Eric Abidal, à moins de dix mètres : «Là, il est possible qu'on n'ait pas fait le bon choix. Nous avions pris notre décision, on était tous dans le bus, et Patrice Evra [le capitaine] a dit : "C