Il est arrivé et tout le monde s'est tu. Physique sec et crâne rasé, allure martiale, regard assassin, Bob Bradley, le sélectionneur américain, c'est le sergent-instructeur Hartman dans Full Metal Jacket. Et, dès la première question, Bob éponge les doutes : «Cette équipe d'Algérie, on la respecte, mais aujourd'hui j'ai des certitudes.» Celle que ses joueurs sont capables de fusiller un homme coincé dans une cage à 7 mètres, sans pitié ; celle que ses gars peuvent bien être donnés pour K.-O. à la fin du premier round, ils seront capables d'un retour stallonien tout en uppercuts. En bon général, Bob a prévu des plans A, B et peut-être même C : «Un match de football, ça dure 90 minutes : les stratégies vont évoluer au cours de la rencontre, et la tactique changera sans doute en fonction de ce qui se passera entre l'Angleterre et la Slovénie.» La qualification à tout prix, quitte à envisager un nul si les Anglais s'avèrent incapables de battre les Slovènes, par exemple.
Car Bob a une dernière certitude : le soccer a un sacré coup à jouer ce soir. «On est conscients de notre responsabilité si on veut que le soccer prenne plus de place aux Etats-Unis.» Leur dernier match a battu le record d'audience pour une partie de foot outre-Atlantique, mais Bob en veut plus. Après l'épopée 2002 (quart contre l'Allemagne), après la Coupe des confédérations 2009 (finale contre le Brésil), les Etats-Unis veulent prouver que le soccer n'est pas, chez eux, un «s