L'équipe de France n'ayant plus de tête, ni de jambes d'ailleurs, serait-elle désormais obligée de prendre ses ordres au palais de l'Elysée où Nicolas Sarkozy a reçu hier Thierry Henry après avoir, la veille, convoqué des «états généraux du foot français» ? Le fiasco des Bleus est en tout cas devenu une affaire d'Etat qui ne s'est pas calmée hier, une journée démarrée par le retour rocambolesque des tocards.
Leur Boeing 737 jaune paille (lire aussi page 13), comme la couleur du maillot des Bafana Bafana, en provenance de Georgetown, s'est posé après quinze heures de vol hier, un peu avant midi, au Bourget, aéroport plus «commode» à sécuriser que celui de Roissy. Fallait-il craindre une vindicte populaire pour ainsi dépêcher sept fourgons de gendarmes et trois cars de CRS ? Il faut croire que oui. Mais il n'y avait à maîtriser que les rires d'une trentaine de supporteurs goguenards. Beaucoup moins nombreux que les journalistes. Tout ce petit monde a bien tenté de voir tous ces joueurs de classe internationale, mais n'a aperçu que des ombres. Il y avait hier au Bourget un dispositif digne d'une exfiltration. Trois minibus, deux jets privés sur le tarmac, dont l'un affrété par le Bayern Munich pour Ribéry, qui sera opéré aujourd'hui «pour un problème à l'aine». A la vue de ce ballet feutré sous un ciel blanc, on aurait cru un échange de prisonniers dans le Berlin de la guerre froide. Comme dans un John Le Carré, un véhicule aux vitres fumées attendait Henry pou