«Le style de l'Espagne n'est pas négociable.» Depuis le début de la compétition, et une défaite inattendue contre la Suisse lors du premier match, Vicente Del Bosque, le sélectionneur de la Roja espagnole, n'a pas cessé de répéter que son équipe mourrait avec ses idées : possession de balle, jeu à une touche, et mobilité dans tous les secteurs, des valeurs qui avaient permis à ce groupe de brillamment remporter le dernier championnat d'Europe. Sauf que voilà, on gagne rarement une Coupe du monde en tripotant. La débâcle face aux Helvètes a envoyé valser les préceptes du beau jeu, et le tiqui-taca de se faire remplacer par la furia, le style espagnol rustre des années 90, combinaison d'engagement, de hargne et d'un peu de vice.
Preuve par l'exemple, Sergio Busquets, milieu salement provocateur, malin dans les contacts, qui a écœuré l'entrejeu chilien. Même Fernando Torres, l'avant-centre à la gueule d'ange, y a été de sa simulation pour exclure un adversaire (Estrada, 37e). Il n'en fallait sans doute pas moins pour abattre ce Chili-là. La Roja chilienne est celle qui commet le plus de fautes et qui récolte le plus de cartons (respectivement 44 et 8 avant le match de vendredi). Une agressivité encouragée par son sélectionneur, l'Argentin Marcelo Bielsa : «Pour moi, la confiance est synonyme de relâchement. Je préfère la crainte, parce qu'elle oblige à rester attentif.»
Dopée à la peur, la bande à Sanchez s’est montrée très à son aise lors du début de