On pourrait les appeler les «intermittents» du foot brésilien. Loin des stars de la Seleção ou du microcosme des grands clubs du Brésil, la majorité des 23 000 footballeurs professionnels du pays - il suffit d'un contrat, même de courte durée, pour être considéré comme tel - ne joue pas plus de quelques mois par an, selon leurs syndicats. Les deux tiers des contrats ne courent que sur quatre mois : la durée des championnats qui se déroulent dans les 27 Etats du Brésil, entre janvier et début mai. Dès la fin de ces compétitions, les équipes qui ne se sont pas qualifiées pour le Brasileirão (le championnat national qui prend le relais de mai à décembre), n'ayant plus de compétition à disputer, licencient leurs joueurs. Sur près de 800 clubs pros, ils ne sont qu'une centaine engagés dans l'une des quatre divisions du Brasileirão. Les contrats d'un an et plus ne concernent que les joueurs qui y évoluent.
Les autres se déplacent d’un Etat à l’autre pour tenter leur chance, quitte à jongler entre les divisions, les championnats locaux de D2, D3 ou D4 ne se tenant pas partout au même moment.
Gérant. Alfredo Costa Cabral, défenseur de 26 ans, est de ceux-là. En dix ans, il est passé par pas moins de quatorze clubs, dans cinq Etats différents. Entre deux saisons, il a été tour à tour gérant de supermarché ou vendeur de vêtements. Sa carrière avait pourtant bien commencé par un passage de trois ans au prestigieux Esporte Clube de Bahia. Depuis, il enchaîne les