«En fait-on trop ?» s'interrogeait Roselyne Bachelot en Afrique du Sud. «J'ai vu ma photo à la une de journaux étrangers dont je ne connaissais même pas l'existence. Et je vous assure que je n'y suis pour rien.» Drôle de scène et de dialogues, hier, rue de l'Université, où la ministre de la Santé et des Sports avait été convoquée par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
«Equipe de fric». Après le désastre des Bleus au Mondial, fallait-il vraiment inviter le football au Palais Bourbon ? «Ne mélangeons pas sport et politique», avait lancé François Rochebloine, chargé des sports au Nouveau Centre. La commission en a décidé autrement. Et il faut reconnaître que Roselyne Bachelot a eu un certain succès. Visiblement, de nombreux députés avaient à cœur de questionner celle qui a vécu in vivo la débâcle. «Equipe de fric», lance-t-on à gauche. «Indignation», crie-t-on à droite. Bref, la maison football, voire la nation, est en danger. Michèle Tabarot (UMP), présidente de la commission, parle d'un «édifice que nous refusons de voir se fissurer».
«Audience spectacle», dénonce Marie-George Buffet (PCF), ancienne ministre des Sports, qui craint, après la démission annoncée de Jean-Pierre Escalettes, «la prise de pouvoir du football professionnel», compromettante pour «l'avenir de l'unité fédérale». «Ni ingérence ni moralisation, prévient la députée de Seine