Lorsque, le 9 juillet 2006, l'Italie bat la France en finale de la Coupe du monde, la signification de ce succès dépasse la seule attribution du titre mondial. Sportivement parlant, la victoire italienne peut se lire à deux niveaux.
D'une part, il y a la qualité de l'adversaire, qui n'est pas n'importe quelle équipe européenne puisque, en quelques années, la France s'est constituée un palmarès international appréciable. Mais il y a plus. Les matches opposant la France et l'Italie ont toujours revêtu un caractère particulier et, au-delà de cette rivalité sportive, transparait une vieille relation d'attirance/répulsion entre les deux «sœurs latines».
On notera, en passant, que le discours emprunt de mépris et de xénophobie d'une partie des médias français envers les vainqueurs de Berlin dénote la prégnance et la permanence des stéréotypes anti-italiens. Plus globalement, il s'agit, pour les transalpins, d'inverser une tendance qui leur est nettement défavorable depuis une vingtaine d'années. En termes footballistiques, en effet, les relations entre les deux pays restent marquées par la ligne de partage de 1986.
Avant cette date, en match officiel, jamais les Bleus ne réussissent à battre les Azzurri. Après 1986, les paramètres s'inversent totalement; désormais, c'est à l'Italie de connaître une série d'échecs au plus haut niveau face à l'équipe de France. Circonstances aggravantes pour les transalpins, ces victoires sont obtenues à «l'italienne»; l'élève, en quelque sort