Onze heures et cinq minutes. C’est la durée du duel épique que se sont livré les grands fous du tennis John Isner et Nicolas Mahut la semaine passée à Wimbledon. Le Paraguay-Japon qui s’est joué hier à Pretoria a permis de relativiser le record : ces deux heures sont passées comme une éternité. Et c’est comme prévu les Sud-Américains qui ont fini par s’imposer aux tirs au but, après un 0-0 désespérant qui restera sans doute comme la purge de ce Mondial.
Pourquoi comme prévu ? Parce que le Paraguay, cela fait un moment qu’on le voit à l’œuvre. Les Guaraní jouaient hier le quatrième huitième de finale de leur histoire, après ceux de 1986 (défaite 3-0 contre l’Angleterre), 1998 (défaite 1-0, but en or contre la France) et 2002 (défaite 1-0 contre l’Allemagne) : ils n’ont toujours pas marqué un but. Pas grave. A voir leurs visages sereins même au cours de la prolongation, on voyait bien que les mecs étaient sûrs de ne pas en prendre. Pour tout dire, c’est à peine s’ils ont essayé d’attaquer. Une timide incursion de Barrios ici, une frappe écrasée de Santa Cruz là, et encore, pour les caméras plus qu’autre chose.
La vérité, c'est que le Paraguay est un pays sûr de son football : selon le quotidien du Vatican l'Osservatore Romano, qui cite les écrits du jésuite espagnol José Manuel Peramás - «les Guaraní ne lancent pas la balle avec la main, mais avec la partie supérieure du pied nu, l'envoyant un coup par-ci, un coup par-là avec beaucoup de légèreté et de précision»