Environ 200 millions de rands (20 millions d’euros), c’est le prix du stade de Mthatha, qui n’aura servi à rien pendant le Mondial. L’enceinte s’élève au milieu d’une ville aux routes défoncées et dont les habitants, près d’un million, doivent acheter des groupes électrogènes pour pallier les coupures de courant. Mthatha a tout l’air d’un grand village. Dans son passé glorieux, elle fut capitale du Transkei, province attribuée à la population noire pendant l’apartheid. Non loin de là sont nés les grands leaders sud-africains, et notamment Nelson Mandela.
Détritus. Les décideurs de la ville s'étaient pris à rêver de voir l'équipe d'Algérie, ou même les Italiens, s'entraîner ici. En un coup d'œil sur les rues jonchées de détritus, on comprend vite pourquoi les deux délégations se sont enfuies en courant. La municipalité aurait bien essayé de payer l'équipe algérienne pour qu'elle se base à Mthatha, en vain. Pour Graeme Alexander, président d'une association de défense des citoyens, ce stade était inutile : «C'était un rêve de l'ancienne équipe municipale. C'était impossible à réaliser, et il y aurait eu tellement d'autres choses à faire. Quel gaspillage…» D'autant que l'enceinte n'était pas achevée quand la Fifa a choisi les stades du Mondial.
La responsabilité de ce retard est portée par un seul homme, Phakamile Mamba, le cauchemar de la ville. En 1998, ce «businessman» porte plainte contre la municipalité pour spoliation de ses terres et réclame une i