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Libération

Les Français passés à la moulinette des gros braquets anglo-saxons

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publié le 3 juillet 2010 à 0h00

Grâce au salaire annuel d’un Ribéry (10 millions d’euros), une équipe comme la Française des jeux peut vivre à son aise pendant un an et demi. Ce genre de calcul fait partie des petites satisfactions du peloton français. La débâcle des Bleus à la Coupe du monde semble remettre en selle les valeurs du cyclisme : l’humilité contre l’excès de fric. Thomas Voeckler, le nouveau champion de France, passe pour un modèle de sobriété et de vertu. Il partage avec ses pairs et ses aînés une solide culture de la discrétion et un goût pour l’héroïsme pompier. On se souvient de ses déhanchés en jaune sur le Tour 2004. Six ans plus tard, Voeckler est toujours un taiseux. Seules les raisons de ce silence ont changé : ce n’est plus l’omerta du «milieu» qui règne mais «une grosse fatigue» qui prévaut. Les jeunes coureurs ont envie de vivre leur rêve. A fond et sans tache. Ils ont grandi avec les affaires. Mais ils veulent oublier. Mathieu Perget (Caisse d’Epargne), qui fera ses débuts dans la Grande Boucle, est un fan d’Armstrong. A cette génération montante, la gloire semble enfin possible, surtout depuis le critérium du Dauphiné, le mois dernier. Sur cette répétition générale d’avant-Tour, certains se sont illustrés : Nicolas Vogondy (Bbox-Bouygues Telecom) ou Romain Sicard (Euskaltel), l’un des talents les plus prometteurs du pays. Qu’importe si, selon un rituel désormais connu, les animateurs français se feront laminer dans la grande bataille de juillet. Ces petits succès sont du temps ga