C’est ce qu’on appelle un match fou. Vendredi soir, à la dernière seconde de la prolongation entre le Ghana et l’Uruguay, les Black Stars avaient la possibilité de devenir la première équipe africaine à accéder aux demies-finales d’une coupe du monde. Gyan, qui en avait déjà marqué deux depuis le début de la compétition, s’est élancé pour transformer un pénalty justement sifflé pour un sauvetage de la main de Luis Suárez sur sa ligne. Il a tapé la barre, sortante. Sur le bord du terrain, Suárez, en larmes au moment de son expulsion consécutive à sa faute, a explosé de joie. Il a sans doute compris que les tirs au but ne pouvaient plus échapper aux siens.
Ça n’a pas raté : au bout d’une séance de malades - Gyan a retiré et marqué, Appiah a raté, Maxi Pereira a raté -, Abreu a offert la qualification à la Celeste d’un petit piqué qu’on hésite à qualifier de génial ou d’inconscient. L’Uruguay affrontera les Pays-Bas en demi-finale mardi, avec un rêve incroyable en tête : accrocher une troisième étoile de champion du monde à son maillot, et rejoindre ainsi l’Allemagne en tant que troisième sélection la plus titrée au monde, derrière le Brésil et l’Italie. Signe que le pays y croit, l’annonce de la défaite du Brésil contre les Pays-Bas, un peu plus tôt dans la journée, avait enflammé les klaxons de Montevideo.
Les Black Stars y ont longtemps cru. D'autant plus que la soirée avait commencé comme dans un conte de fée. A la mi-temps, le héros officiel du Ghana s'appelait Sulley Muntar