Appelez-cela le football Autobahn - un bolide sans frein lancé à fond de cinquième sur une autoroute qui ne connaît pas les limitations de vitesse. Depuis le début du Mondial, l'Allemagne en a planté quatre contre l'Australie, quatre à nouveau face à l'Angleterre et quatre encore contre l'Argentine, samedi, en quart. La sensation est énorme. «Conservez cette édition du journal pour vos petits-enfants», titrait Bild hier. En une figurait une photo de Thomas Müller, 20 ans à peine et déjà quatre buts et trois passes décisives. Joachim Löw a convoqué en Afrique du Sud la plus jeune Mannschaft depuis 1934 (24,9 ans de moyenne d'âge). Müller, Lahm, Mertesacker, Ozil & co ressemblent plus à des types avec qui on irait descendre des bières à Berlin qu'à des footballeurs. Pas de coupe de cheveux standard, pas de tatouage obligatoire, pas de regard de faux dur. Forcément, ces mecs jouent un football insouciant. Depuis le début de la compétition, plutôt que de complexer face à Gerrard, Messi et leurs amis surtitrés, les joueurs de Löw y sont allés à l'instinct. Tacles dans les dix-huit mètres adverses, courses sans ballon, frappes en première intention. De quoi donner un coup de vieux à la concurrence. Même à l'Espagne, que l'Allemagne affrontera mercredi à Durban. Souvenez-vous, l'Espagne : c'était la jeunesse triomphante de l'Euro 2008. L'Europe entière s'était pâmée devant le jeu à une touche de la Roja, victorieuse en finale de la… Mannschaft. Les héros