C'est un roman historique qu'a donné le Tour hier. Le roman du carnage. Un roman dans lequel les alvéoles de la ruche du Tour ont volé en éclats dans les 30 derniers kilomètres. Qu'a-t-on vu ? Des dizaines de coureurs jetés en dés sur les pavés du Nord. Il y avait une véritable odeur de fauves lâchés : «C'est l'odeur du cyclisme. Un vrai combat de chiens», a dit Lance Armstrong en tournant les talons suite au gros éclat qu'il s'est pris. L'Américain, qui a crevé, a ainsi terminé sur la plate-forme de l'autobus : 2'08" de retard sur Hushovd, vainqueur du sprint devant Thomas, Evans, Hesjedal, Andy Schleck et… Cancellara, à nouveau en jaune.
Dans le vélo, la roue tourne souvent philosophait avant-hier Sylvain Chavanel. Il ne pensait pas si bien dire. La roue a effectivement tourné. Le Français a crevé deux fois et rendu le maillot qu'il avait piqué la veille à Cancellara. Chavanel vit donc avec son maillot un amour douloureux. «C'est la vie… J'aurai au moins vécu une superbe journée en jaune.»
Justice. Cette étape pour armoires rustiques en chêne massif a ainsi livré un vainqueur taillé dans le même bois : Thor Hushovd (Cervelo) : «J'étais motivé et j'avais super-bien dormi.» On dira que c'est justice car lundi, le sprinteur norvégien était superbement placé pour aller chercher l'étape quand Cancellara, en nouveau directeur des éditions du Tour, a corrigé sur l'étape de Spa la copie du jour en réclamant «qu'on ne sacrifie pas tout