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Carles Puyol, le bon, la brute et le tuant

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Le rugueux défenseur catalan, auteur du but qui a envoyé l’Espagne en finale, triomphe après une carrière d’antistar besogneuse et courageuse.
par Alexandre Gonzalez, Swann Borsellino et Thibault Françon
publié le 9 juillet 2010 à 0h00
(mis à jour le 9 juillet 2010 à 13h02)

«Il a sauté comme un damné, c'était incroyable.» Il aura donc fallu un coup de casque phénoménal à la 73e minute d'une demi-finale de Coupe du monde, mercredi soir à Durban, pour que Xabi Alonso et le monde entier se rappellent le nom de Carles Puyol. Une forme de justice pour celui qu'on présente souvent comme le joueur le moins talentueux de l'Espagne. Une forme de récompense, surtout, pour un type qui revient de loin. Parce qu'il faut bien le dire : à l'inverse d'Iniesta, Villa ou Torres, le défenseur du Barça n'a pas vécu que des jours dorés en sélection. Avant d'enchaîner une victoire à l'Euro 2008 et la finale de la Coupe du monde 2010, Puyol aura surtout connu des désillusions avec la Roja. Mondial 2002, Euro 2004, Coupe du monde 2006 : trois compétitions entamées avec le statut de favori potentiel, trois parcours écourtés sans gloire.

«Train». Le signe que rien n'a jamais été facile pour le Catalan. Souvenirs : «C'était en 1998, je jouais dans la troisième équipe du Barça avec Xavi. Cette saison-là, on cartonne le Real de Cambiasso et Mista. Mais à la fin de l'année, les entraîneurs me convoquent : "Malaga te veut, nous avons trouvé un accord pour un transfert, c'est une bonne opportunité pour toi." L'entraîneur de Malaga avait ensuite assuré dans la presse que je n'étais pas son premier choix, mais ils sont revenus à la charge : "Tu devrais accepter, le train ne passe qu'une fois." En fait, le club voulait me vendre coûte que