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Libération
Le mondial vu par... Jacques Blociszewski

Parions sur la mort du foot!

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(REUTERS/Michael Kooren)
par Jacques Blociszewski
publié le 9 juillet 2010 à 14h50
(mis à jour le 9 juillet 2010 à 14h53)
Pendant le Mondial, Libération.fr donne la parole à des personnalités qui livrent leur vision - décalée ou pas - de l'événement. Aujourd'hui, le chercheur Jacques Blociszewski, auteur de «Le match de football télévisé» (Editions Apogée, 2007).

«Déjà, dans les années de gloire du football, le nombre de spectateurs présents ne représente plus qu'une infime poussière si on le compare à celui des téléspectateurs. Lorsque sera introduit le PCP (pari en cours de partie), où l'on ne peut jouer que si l'on se trouve devant un récepteur, les travées seront de plus en plus désertes (...) Mon opinion ne compte guère; je crois encore cependant que l'absence de public est l'une des raisons qui a fait disparaître ce sport...»

Enki Bilal et Patrick Cauvin, dans Hors jeu, Editions Autrement, 1987

A la télé, on croyait avoir tout vu: d'abord les soi-disant «jeux» pendant les matches, ces questions absurdement faciles et binaires, à peine plus difficiles que «Qui a gagné la Coupe du monde 1998? A) La France B) Le Brésil». Ces tirages au sort si peu déguisés appâtent le chaland, et l'entraînent vers des appels surtaxés, sources de profits pour la chaîne.

Malheureusement, il se trouve trop de gens pour répondre, puisque le système perdure.

Il y eut aussi l'arrivée de ces interviews de joueurs condamnés à un fond visuel, ce panneau multicolore bardé de noms de sponsors: plus hommes-sandwichs tu meurs. Que dire, également, de ces très nombreux gros plans de joueurs, qui certes nous montrent les hommes, mais permettent aussi l'apparition à l'écran des sponsors, vus sur les maillots... Quant à la multiplication des ralentis, elle est bien commode pour faire passer le message de l'organisateur d'une compétition, en l