Le beau et le tragique ont frappé hier comme la foudre. Trois hommes se tiennent ce matin en une minute : Evans, Schleck et Contador. Cadel Evans (BMC) est en jaune et Andy Schleck (Saxo Bank) a remporté l'étape. Contador, l'homme qui, en bon avare, utilise toujours la même phrase pour ne pas toucher à son capital («Je suis content de ma journée»), est remarquablement placé dans ce nouveau croquis d'audience du 97e Tour de France. Car hier, le couperet est tombé. Lance a été conduit à l'échafaud dans la charrette.
«J'ai entendu des gens lui dire des choses désagréables», disait Thomas Voeckler (Bbox), 70e de l'étape à 11'45'' du vainqueur luxembourgeois. Tirons un voile pudique sur l'alcôve derrière laquelle Lance agonit. C'est fini : «Pour le Tour, oui. Mais je vais quand même rester jusqu'au bout.»
Cabale. Armstrong, l'homme qui allait au-delà du vraisemblable, n'a même pas été victime, hier, entre les Rousses et Avoriaz, de la sédition du peloton. Mais le caïman sacré du Tour de France est sur le dos. Même pas victime d'une cabale, ni d'un coup de force. Même pas d'une intervention subtile des faits ou des coïncidences trop arrangées, lui qui y a excellé. Mais victime de son grand âge, tout simplement, et d'une équipe aussi vieille que lui, excepté Brajkovic, vainqueur du Dauphiné, qui l'a accompagné jusqu'au passage de la ligne.
Prenez un coureur de 38 ans. Faites le bouillir pendant quatre heures et cinquant