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Analyse

Le Mondial, renaissance espagnole

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La victoire de la Roja, dimanche, a mis fin à un complexe sportif et dopé l’unité nationale.
publié le 13 juillet 2010 à 0h00

Les Espagnols chavirent de bonheur après avoir décroché la première Coupe du monde de leur histoire. Alors que les 23 joueurs, accompagnés du placide entraîneur Vicente Del Bosque, étaient hier soir acclamés comme des héros dans les rues de Madrid, nombreux sont ceux à vouloir voir dans ce titre un peu plus qu’une victoire sportive.

Un pays décomplexé…

«L'histoire de l'Espagne commence de nouveau», titrait le quotidien El Mundo. Il y aurait un avant et un après cette victoire. Le journaliste J. J. Santos, commentateur vedette de la chaîne Telecinco, le résume en ces termes : «Pendant des décennies, notre équipe nationale et les médias ont alimenté une légende de fatalisme. Nous ne pouvions dépasser les quarts de finale. Cette malédiction a été brisée à jamais.» La victoire lors de l'Euro, en 2008, n'avait pas suffi, il fallait exorciser le mal du Mondial. La presse nationale fait remonter le début du processus aux JO de Barcelone, en 1992. Avant, les réussites sportives espagnoles étaient rares et isolées. Depuis, Miguel Indurain et Alberto Contador (cyclisme), Pau Gasol (basket), Rafael Nadal (tennis), Marta Domínguez (athlétisme), Dani Pedrosa (moto), entre autres, ont réussi à hisser l'Espagne au top niveau mondial. Ne manquait plus que le titre majeur dans le sport roi : «Nous sommes un grand pays de foot, éditorialise El Mundo.Or, la Coupe du monde était notre dernière grande frustration. Le cycle des complexes est