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Libération

Présidents d’horreur

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Pampelune. La distribution d’oreilles sans discernement a créé la polémique.
publié le 22 juillet 2010 à 0h00

Mercredi 14, pour la der de Pampelune, Sébastien Castella coupe 2 oreilles à Acolito, toro de Jandilla. En huit ans de participation à la San Fermín, c’est la première fois qu’il sort par la grande porte. Castella a, sans forcer son talent, toréé avec clairvoyance ce toro noble, mobile, un peu manso à la pique, noir et blanc, qui venait de loin mais ne transmettait aucune émotion particulière. Un acolyte sans beaucoup de fond, mais de bonne volonté.

Castella a pigé son disque dur : il ne fallait pas trop le contraindre pour qu’il charge le plus longtemps possible. Il l’a d’abord cité de loin, l’a toréé proprement, avec lenteur, mais parfois de profil, sans baisser à fond sa muleta because les économies d’énergie. Il l’a laissé reprendre son souffle entre les séries puis a raccourci la distance pour le toréer au plus près, comme il aime. Deux passes de dos inversées avec changement de main par devant, une ratée, l’autre réussie, un desplante, une bonne estocade en bonne place. Paf. Ana Pineda Abel de la Cruz, 34 ans, conseillère municipale, présidente de la corrida et admiratrice de Morante de la Puebla, sort ses deux mouchoirs. Deux oreilles ? Discutable. Castella a certes dominé Acolito, mais ce n’était pas pour autant un toro de 2 oreilles.

Harponné. Face à Gracioso, son deuxième Jandilla, dangereux et vicelard, le Français s'est joué la peau sans compter avec plus de courage que d'efficacité. Il se fera dramatiquement harponner au cours d'un accrochage qui