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Libération
Récit

Un Schleck en blanc pour Contador

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Le Luxembourgeois n’a pas réussi à se débarrasser du maillot jaune dans le Tourmalet.
publié le 23 juillet 2010 à 0h00

On s’attendait à une étape pour scaphandriers tant la pluie tombait dru, hier, au départ de Pau. Et qu’a-t-on à l’arrivée au Tourmalet, sous un crachin brumeux ? Deux hommes qui se sont parlé pendant toute la montée et se sont demandé ce qu’il y avait à manger à la cantine du Tour.

Du poulpe ? Des ris de veau ? «Ce qui se dit en course, reste dans la course», a dit doctement Alberto Contador (Astana), qui n'a pas disputé la victoire à Andy Schleck (Saxo Bank). Qui remporte sa deuxième victoire sur le Tour et empoche les 5 000 euros du «souvenir Desgranges». Un confrère espagnol a, d'un trait, résumé l'étape d'une façon, disons, assez crue : «Puff, on aurait dit deux pédés qui se roulaient des pelles dans l'ascension du Tourmalet.» Pour être franc, on était à des années-lumière des grands duels d'antan et plus proche de Bernardin de Saint-Pierre et de Paul et Virginie. Ou encore de Roméo et Juliette. Si le renouvellement du vélo passe par la conversation de salon dans un monument du Tour, le cyclisme va finir chez Madame Verdurin. Schleck : «Mais prends donc les relais !» que je lui ai dit. Un nuage de lait ? Le vélo emprunte une pente dangereuse. Le vélo devient un sport courtois. C'est très mauvais signe. Comme chez Proust, le suiveur a fait appel à ses souvenirs. Anquetil-Poulidor, ça avait quand même de la gueule, non ? Et que dire d'Ocana-Merckx ? Du combat, du vrai. La guerre sans loi. Schleck ne tue pas son adversaire. Il lui