Christophe Lemaitre aura attendu quoi ? 40 secondes ? Tout du long, ses yeux bleu acier sont restés fixés sur le grand tableau électronique surplombant le stade - et les tribunes vides - du stade de Montjuich, qui venait d’arbitrer la finale du 200 m homme des championnats d’Europe de Barcelone. Le verdict est tombé : deuxième titre européen en trois jours pour le Savoyard, la récompense pour avoir cassé le buste plus vite que le Britannique Christian Malcolm. Ça s’est joué à rien : 20’’37 pour Lemaitre, 20’’38 pour le Gallois. Un détail rigolo : Malcom a 31 ans, le Français 20, et c’est lui qui l’a emporté sur la ligne, c’est-à-dire au métier.

Scandale. Au terme d'une course pourrie : 20''38, quand on sait que le bonhomme a claqué 20''16 à Valence il y a trois semaines… Vingt minutes après sa course, Christophe Lemaitre était encore à bout de souffle : «J'ai eu un peu de mal dans le virage, comme à mon habitude. Je me suis accroché pour résister à ceux qui [décalage des couloirs oblige, ndlr] revenaient de derrière. Techniquement, j'étais moyen. Mais je me suis battu jusqu'au bout.» C'est tout ce qu'il pouvait faire valoir vendredi. On nage depuis trois jours en plein scandale : balancer les sprinteurs jeudi à la fraîche en série du 200 m (puis en demi-finales, le soir du même jour), alors que la fine fleur européenne de la vitesse - Lemaitre, son compatriote Martial Mbandjock, troisième du 200, le Norvégien Jaysuma Saidy Ndure - avait disp