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Libération
Portrait

Armel Le Cléac’h, le boss du Figaro

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En remportant trois des quatre étapes, le Breton justifie son statut de surdoué de la course au large.
publié le 20 août 2010 à 0h00

Armel Le Cléac'h (Brit Air) a terminé mercredi soir la Solitaire du Figaro comme il l'avait commencé : par une victoire. Au total, le Finistérien aura gagné trois étapes sur quatre. A 33 ans, il remporte son deuxième Figaro après une première victoire en 2003, avec 13 secondes sur Alain Gautier. Le podium est complété par François Gabart (Skipper Macif 2010) et Corentin Douguet (E. Leclerc Mobile).

Le Cléac'h, qui a déjà remporté au printemps la Transat AG2R en double, possède un art et «un sang-froid remarquable», selon Eric Drouglazet, 13e de la course, mais pas l'art oratoire. «Il n'en a pas besoin. En plus, c'est un mec qui manque totalement d'arrogance. Pour les journaux, il pourrait presque passer pour transparent. Ce n'est en tout cas pas l'homme du bon mot, comme Jean Le Cam par exemple», souligne Karine Fauconnier.

Cette 41e édition de la Solitaire, Le Cléac'h l'a enfermée dans sa logique, celle de l'agriculteur jaloux de sa récolte, comme le résume joliment Gildas Morvan (5e) : «Il a fermé la course comme la clôture de son champ d'artichauts. La mer, c'était comme son champ. Personne n'a jamais pu y entrer. Ils sont comme ça les Léonards [Le Cléac'h est originaire de Saint-Pol-de-Léon, ndlr], possessifs et taiseux. On n'entre pas sinon, gare…» C'est une façon pittoresque et pour le moins agricole de ramener le roi de la course à sa condition paysanne. Dans la course au large il y a