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Portrait

«Benjamin est un leader de groupe, tranquille mais capable de s’afficher»

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Julien Féret parle de Benjamin Gavon, 30 ans, milieur de terrain
publié le 21 août 2010 à 0h00

«Quand je pense à Benjamin, j'entends à son accent marseillais. Par exemple, au moment où il dit "tapis !", avec sa petite voix aiguë, quand on joue au poker le matin des matchs. Les Bretons avec les Bretons, les Sudistes ensemble : je fais équipe avec Marama Vahirua [formé à Nantes et qui a longtemps évolué à Lorient, ndlr] tandis que Benjamin tient avec Damien [Grégorini, né et formé à Nice]. En jouant aux cartes, je me suis rendu compte que Benjamin était une personne réfléchie, subtile. Avant de jouer, il prend le temps. C'est quelque chose qu'on voit sur le terrain : il doit pouvoir jouer court ou long, ralentir le jeu ou au contraire l'accélérer. C'est d'abord un leader de groupe - je n'ai pas dit de vestiaire, ça, c'est juste avant, pendant et juste après le match - c'est-à-dire un homme tranquille, mais capable de s'afficher.

«Je ne le connais pas vraiment. Je ne vois pas trop mes coéquipiers en dehors. Déjà, il y a le souci de ne pas trop prendre sur la vie de famille, j’ai deux enfants. Ensuite, j’ai vécu des expériences dans le foot qui m’ont refroidi. On s’attache aux gens et ensuite, quand ça ne tourne pas comme on avait imaginé, c’est dur.

«Je ne regarde pas beaucoup le foot à la télé. Pendant le Mondial, sur les trois matchs des Bleus, j'ai dû voir vingt-cinq minutes. En plus, l'équipe de France, ça m'a énervé. Le foot, j'en bouffe six jours sur sept. Peut-être que je crée ainsi une sorte d'état de manque par rapport au terrain (so