Les joueurs de foot n’ont pas bonne presse ces temps-ci. L’affaire du bus de Knysna et de la grève de l’entraînement est passée par là, la Fédération française de foot rame pour solder les comptes de cette lamentable histoire et le grand public n’en finit plus de montrer son dégoût envers une élite jugée hautaine, inconséquente et âpre au gain.
Ce portrait-robot du footballeur, personne ne l'a jamais vu en vrai. Ou plutôt, comme le dit le capitaine de l'AS Nancy-Lorraine, Gennaro Bracigliano, «c'est une toute petite minorité.» Pour ce que valent les généralités, le joueur du foot est plutôt dur (il a fallu qu'il fasse son trou au mental dès 13 ans : un sur 1 000 réussit), enclin à se remettre en cause avant de charger le voisin, et corporatiste : jamais un joueur ne dira du mal de quelqu'un qui fait le même boulot que lui - fut-il adversaire - à un supporteur ou un journaliste.
A Nancy, à la veille de leur déplacement à Nice, on a proposé aux joueurs l’exercice suivant : un premier parle d’un deuxième, qui parle d’un troisième… et ainsi de suite jusqu’au cinquième, qui parle du premier. L’objectif : rendre quelque chose de la réalité du vestiaire et de ce qui lie les joueurs entre eux, même si cela se réduit au terrain par manque de temps - la multiplication des transferts n’aide pas - ou par choix.
Il en ressort un truc assez subtil : une sorte de respect distant, même quand les joueurs font chambre commune lors des déplacements pendant des années. Ceux-là savent par