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Libération
Reportage

Ultratrail sur les dents

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La sécurité est la préoccupation majeure des organisateurs de cette course extrême autour du Mont-Blanc dont la 8e édition part ce soir de Chamonix.
publié le 27 août 2010 à 0h00

«Ici, la météo. On a affaire à une forte dégradation avec orages importants et baisse des températures. La limite pluie-neige se situe à 2 000-2 200 mètres, avec brouillard et gros orages. La perturbation orageuse va durer trois à quatre heures.»

2 h 30. Au PC course de l’Ultratrail du Mont-Blanc (UTMB), à Chamonix, les visages se tendent. Le dernier bulletin fourni par Yan Giezendanner, le prévisionniste météo, sonne le glas de la course. D’autant que depuis minuit, cinq traileurs ont été signalés en difficulté - l’un, perdu dans le brouillard, est tombé dans des rochers et ne peut plus marcher ; un autre semble souffrir d’un début d’infarctus ; et il y a trois hypothermies, réfugiées sous une tente-abri de l’organisation. Pour les quelques milliers de coureurs essaimés sous la lune sur les sentiers du massif, la situation devient trop risquée.

Localiser. Mais comment les prévenir que la course est arrêtée ? Co-organisateur et fondateur de l'UTMB, avec son épouse Catherine, Michel Poletti décide de faire envoyer un SMS sur les portables dont tous les participants sont équipés. Mais ceux qui l'ont laissé fermé ? Au PC course, tous les regards sont fixés sur les cartes IGN qui reconstituent la boucle de presque 170 km, parsemée de dix cols à plus de 2 000 mètres d'altitude, que les coureurs doivent accomplir en 46 heures maximum. Il faut appeler d'urgence les responsables de postes de sécurité et leur demander d'évacuer les traileurs. Mais comment loca