Au milieu des Alain Bernard et des Frédérick Bousquet, il a l'air d'un gamin. Moins de muscles, pas de tatouage, un sourire pur et des yeux bleus comme les bassins qu'il fréquente. Le cheveu blond toujours un peu ébouriffé, à moitié mouillé. Jamais le temps de sécher. Yannick Agnel parle tranquillement. Un accent nîmois à peine perceptible pour ce géant d'1,98 m et 81 kg. Aujourd'hui, il a 18 ans et il a déjà passé «près d'un quart de [sa] vie à Nice», où il nage pour l'Olympic Nice natation. Quatre années d'un travail bestial à se découvrir un don qu'il ne soupçonnait pas.
«Un été, chez des voisins, il jouait dans la piscine. Ils nous ont dit : "Pourquoi vous ne le mettez pas à la natation ?" Il avait 8 ans. Il faisait surtout du tennis», se souvient Elisabeth, sa mère, surnommée Sissi «comme l'impératrice» à cause de son origine allemande. Yannick s'inscrit alors dans un club, et termine en tête à sa première compétition. «Il n'a pas tardé à arrêter le tennis !» continue Sissi. Ses parents se séparent quand Yannick a 11 ans. Pas facile d'accepter les semaines alternées chez l'un, chez l'autre. A Nîmes, jusqu'en troisième, les Agnel optent pour le sport études natation. Le lycée Don Bosco de Nice et le club olympique accueillent ensuite l'adolescent. «J'ai vu arriver un gamin à la fois fluet et géant, pas trop bavard mais avec un regard déterminé, se souvient Fabrice Pellerin, son entraîneur. Mais sa grande taille le mettait déjà un pe