Laurent Blanc débarque avec un CV flatteur. Irréprochable défenseur central de l'équipe de France championne du monde (1998) et d'Europe (2000), il a acquis à Bordeaux, entre 2007 et 2010, une légitimité d'entraîneur à succès. «Pour gagner des matchs, il faut bien jouer», serine l'homme, qui ne traîne aucune casserole, comme une pique à son prédécesseur.
La greffe avec le jeu des Bleus est pourtant loin d’être évidente. La défaite (1-2) en match amical contre la Norvège, en août, lui a rappelé toutes les limites du boulot de sélectionneur. Quand les onze titulaires tricolores pénétreront sur la pelouse du Stade de France, ce soir, ils auront tout juste quatre entraînements en commun. Si l’on ajoute les absences des meneurs de jeu (Gourcuff, Nasri, Ribéry), ainsi que les divers pépins physiques (L. Diarra, Cabaye, Benzema), on comprend que la mise en place du fameux «projet de jeu» prendra du temps. Le spectre de l’automne 2008 n’est pas loin. A l’époque, les Bleus de Domenech avaient débuté les éliminatoires pour la Coupe du monde sud-africaine par une défaite (1-3) contre l’Autriche. Plombant.
Le style Blanc, c'est aussi un sens de la responsabilisation. Lundi, en conférence de presse : «Les joueurs sont malins, ils savent très bien s'ils vont jouer ou pas.» Ou encore : «Concernant les attaquants, je ne suis pas arrêté sur les postes. Ce sont les joueurs qui font l'animation offensive.» Comme à Bordeaux, lors des entraînements, il se tient en retrai