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portrait

Rugby mûri

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Clément Poitrenaud. L’arrière beau gosse de Toulouse et du XV de France allie modernité et valeurs d’antan au cœur d’un Top 14 remusclé.
publié le 10 septembre 2010 à 0h00

C'était en 2004. Sourire juvénile, cheveux gominés et costard noir, Clément Poitrenaud tournait dans une pub télé pour le foie gras Delpeyrat. Cinq ans plus tard, l'arrière du Stade toulousain et de l'équipe de France de rugby s'affiche en 4 par 3 pour Nike. Une évolution normale, diront les marketeux, pour un rugbyman qui a pris du poids, au propre comme au figuré. Fini le jeune surdoué habitué aux victoires obligées avec l'ogre toulousain. Fini le symbole d'une génération qui n'a connu que le monde pro. Le voici, faisant les réponses et s'intéressant aux questions - «ça me change de la presse sportive» - mûr et chaleureux malgré la distance qu'il met entre le sport qu'il pratique et celui qu'il raconte. Car en quelques années, le rugby aussi a changé. Adieu les formules de championnat fluctuantes et les derniers survivants bedonnants de l'amateurisme. Bonjour les grand-messes au Stade de France, au prix de risibles shows pompiers - Cadillac roses, pompom girls… - portés par Max Guazzini, président du Stade français. Mais entre les deux clichés réducteurs qui entourent un spectacle encore mutant - au choix un rugby à papa virginal ou un sport aussi pourri que le foot - Clément Poitrenaud ne choisit pas. Un pied dans la tradition cassoulet-valeurs-Sud-Ouest, l'autre dans la modernité hygiène de vie-pognon-médias, il est le rugby d'aujourd'hui.

Côté charme d'antan de l'ovalie, Clément Poitrenaud soigne son accessibilité. «On essaye de rester des gens normaux, dit-