Un dernier salut au tatami et Lucie Décosse fond sur Marie-Louise, sa mère, assise tout près dans la tribune VVIP (very very important person). Elle pleure et ne s'en cache pas. «J'ai pleuré, car j'ai vraiment travaillé pour ces championnats du monde», dit-elle. La Chaumontoise d'origine guyanaise aura attendu cinq ans pour décrocher son deuxième titre mondial. La première fois, c'était au Caire en 2005. Elle combattait alors en moins de 63 kg. Depuis, elle avait dû se contenter de l'argent aux championnats du monde de Rio et aux Jeux de Pékin. Amer souvenir qui la force alors à monter de catégorie (en -70 kg), lasse des régimes où il faut perdre 8 kilos pour être qualifiée.
«Je m’étais dit qu’il me restait deux championnats du monde [Tokyo et Paris l’an prochain, ndlr] et les Jeux de Londres. Je n’ai plus de joker. Je suis décidée à travailler et à réussir, a-t-elle déclaré. J’ai conscience d’avoir le potentiel. Et quand je finis une journée comme ça, je me dis que c’est bien, c’est tranquille.»
Un chat. Tranquille est la sensation qu'elle dégage lorsqu'on la regarde combattre. Sur le tatami, Lucie Décosse dégage l'étrange impression d'être vissée au sol tout en se déplaçant comme un chat. «Elle est au-dessus de tout le monde, martèle Larbi Benboudaoud, entraîneur des filles. Elle n'a pas pris un yuko, pas une pénalité de toute la compétition. Cela fait deux ans qu'elle attend ça. L'an dernier, aux Mondiaux à Rotterdam, elle se