Le Japon a mal à son judo. Au pays où ce sport a vu le jour, les championnats du monde, organisés pour la première fois à Tokyo depuis cinquante-deux ans, n'ont pas vraiment créé la ferveur attendue. Aux abords du Yoyogi National Gymnasium, où se déroule la compétition, à proximité de l'avenue Omotesando (commerces de luxe), l'ambiance n'est pas particulièrement fiévreuse. En cause, la chute de popularité de la discipline chez les jeunes ; les mauvais résultats des Nippons l'an dernier aux Mondiaux de Rotterdam ; la concurrence de sports plus populaires comme le foot et le base-ball. Pourtant, les judokas japonais avaient reçu des consignes sévères pour réussir leurs Mondiaux à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Jigoro Kano, le fondateur de la discipline (ju-do, littéralement «la voie de la souplesse»).
Côté sportif, pas de problème, à la maison, les Japonais ont assuré. Dix-huit médailles après quatre jours de compétition dont huit en or. Seul - petit - bémol national, le 100e titre mondial du judo nippon a été apporté par Kaori Matsumoto, une femme… Cette avalanche de titres cache pourtant une crise plus profonde.
Aujourd’hui, l’affront des Mondiaux de Rotterdam 2009, où les garçons japonais n’avaient remporté aucun titre, a été effacé. Mais dans les catégories qui comptent, les lourds et les mi-lourds, seul Takamasa Anai a fait honneur au drapeau en remportant le titre chez les moins de 100 kilos. Les inventeurs du judo courent