La maire d’Avignon, Marie-Josée Roig (UMP), avait raison, la saison passée, quand elle suppliait les joueurs de l’ACA de ne pas réussir la montée en Ligue 1. Ils ne l’ont pas écoutée, et voilà le résultat : Arles-Avignon est en crise. Six défaites en six matchs et un bordel innommable au club, le conte de fée du Petit-Poucet-chez-les-grands transformé en soupe à la grimace.
Six, c'est aussi le nombre de pom-pom girls qui s'agitaient avant le derby, samedi contre l'OM (0-3), sur une sono défaillante. Le programme officiel indiquait encore Michel Estevan comme entraîneur : pas eu le temps de changer. Responsable de quatre montées en cinq ans, Estevan est mis à pied depuis jeudi par le président du club, Michel Salerno, et attend son licenciement. Il était quand même dans les tribunes, et les supporteurs ont déplié une banderole à sa gloire : «Estevan, cinq ans pour construire. Salerno, trois mois pour détruire.» A 2-0 pour l'OM, ils ont sorti une autre banderole : «Salerno démission.» Estevan a fait monter le club de la CFA 2 à la Ligue 1. Marcel Salerno (72 ans) président depuis juillet, s'emploie à le faire redescendre. Le succès s'annonce magistral. L'ancien président de l'AS Cannes n'a pas fait l'école du rire, mais il peut y entrer comme prof. Quand ses joueurs se sont pris une rouste à Paris le 11 septembre (0-4), Salerno s'est demandé s'ils n'avaient pas été «drogués». Au gaz hilarant ? A l'ACA, le sketch est permanent depuis la montée.