Philippe Blain entraîne depuis dix ans l’équipe de France de volley, vice-championne d’Europe. Les Bleus démarrent samedi en Italie le Mondial contre la République tchèque (1). Blain revient sur les particularités de ses hommes.
Les Bleus, qui ne peuvent pourtant pas rivaliser en taille au filet, sont tout de même vice-champions d’Europe. Ce n’est donc pas la taille qui fait le grand volleyeur ?
Pas seulement, même si le physique est une composante importante de la performance. Mais pas la seule. Pour preuve ce n'est pas parce que tu composes ton équipe de cinq joueurs monstrueux [plus un libero, ndlr] que tu vas avoir une bonne équipe. Le volley est aussi un sport fondé sur la technicité, sur la compréhension immédiate du système mis en place ou celui qui est opposé. Evidemment un type de 2,10 m qui a un mètre de détente a bien sûr plus d'atouts naturels que celui qui mesure 1,95 m et dont la détente est faible. Mais le meilleur joueur au monde, le Brésilien Giba, ne mesure qu'1,94 m…
Alors qu’est-ce qui fait le grand joueur ?
C’est l’intelligence, la technique, la résistance mentale, plus que les qualités physiques exceptionnelles que l’on retrouve parfois chez certains. Ainsi on peut construire une très bonne équipe avec un passeur qui n’aurait pas de très grosses qualités physiques. Le passeur, on lui demande de créer du jeu. De sorte qu’on ne peut pas réduire notre sport au simple défi physique. Il est important, mais il est atténué par ce filet qui nous sépare. Certes, le but est d’aller de l’autre côté au contre pour marquer le point. La recherche de l’espace en volley ne passe pas uniquement par le physique mais par la tactique.
Avec quelles forces l’équipe de France est-elle susceptible de s’en sortir face aux meilleures équipes ?
C’est le cœur de mon boulot… Pendant long