Pierre Bordry a démissionné neuf mois avant la fin de son mandat de la présidence de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Avant de ranger son bureau la semaine prochaine, il revient sur ses cinq ans et demi à la tête de l’Agence.
Que vous inspire l’affaire Contador ?
L'histoire de la viande personne ne peut y croire. Il y a quelque chose derrière tout cela [réponse faite avant que l'Equipe n'avance l'hypothèse d'une transfusion sanguine, ndlr.] Ou alors il faut poursuivre le boucher !
Avez-vous eu l’impression de passer pour un gêneur ?
Oui. Mais ce qui m'étonne c'est que l'annonce de ma démission a fait plus de bruit aux Etats-Unis qu'en France. J'ai eu l'impression aux Etats-Unis que les échos, malgré l'affaire Armstrong [le meilleur ennemi de Bordry], ne m'étaient pas du tout défavorables.
Armstrong vous a d’ailleurs adressé un salut ironique : «Au revoir, Pierre»…
Je constate qu'il n'a pas adressé le même salut au procureur américain qui enquête sur lui [suite aux révélations de Floyd Landis] et ne cherche pas à démontrer si Armstrong s'est dopé ou non : mais s'il a menti. Concernant Armstrong, en 2005 [L'Equipe affirmait alors que des échantillons urinaires de l'Américain prélevés lors de sa première victoire sur le Tour, en 1999, contenaient de l'EPO], on aurait pu imaginer qu'une instance le convoque. Or aucune instance ne s'est penchée sur son cas. De sorte qu'à la sortie on ne sait pas s'il a été positif ou si l'analyse a été mal faite. Je crains que la situation de Contador soit un peu similaire. Désormais le soupçon s'est déplacé autour de l'Espagnol.
Qu’aimeriez-vous qu’on retienne de votre action à la tête de l’AFLD ?
Mon indépendance et ma détermi