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Analyse

Laurent Blanc : manœuvres à la marge

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Avant le match France-Roumanie de samedi, le sélectionneur a agi sur les à-côtés.
publié le 9 octobre 2010 à 0h00

Les Bleus version Laurent Blanc reprennent le collier samedi soir au Stade de France de Saint-Denis pour les éliminatoires de l’Euro 2012, et ils réceptionnent un hôte de marque : cette bonne vieille sélection roumaine, qui pourrait envoyer sur le pré un gardien - Costel Pantelimon - de 100 kilos, et qui joue depuis des semaines une sorte de sketch à tiroirs intitulé «Qui mérite de porter le numéro 10 ?».

Un numéro prestigieux là-bas puisque ce fut celui de Gheorghe Hagi, star nationale pendant les années 90, qui avait poussé l’individualisme jusqu’à ne plus tenter que des corners directs. Le 10 avait d’abord échu au milieu George Florescu, qui évolue en Russie à Vladikavkaz. La presse roumaine a râlé : personne ne connaît ce gars-là, pas question qu’il porte le 10. Du coup, le jeune (41 ans) sélectionneur roumain, Razvan Lucescu, l’a refilé à Gabriel Tamas, un dur de dur entrevu tantôt à Auxerre ou en Angleterre, qui porte sa cinquantaine de sélections comme autant de scalps à la ceinture. Pas question, a rétorqué la presse : Tamas n’est qu’un défenseur et c’est un bourrin. Ces derniers jours, Lucescu errait sans but dans les couloirs de son hôtel de La Défense, avec son maillot floqué «10» sous le bras. C’est ce football surréaliste et sinistré, où les meilleurs clubs du pays ne servent qu’à exposer des joueurs pour les transférer et faire rentrer la maille, qui se dresse devant une équipe de France qui prend son premier grand tournant de l’ère Blanc. Une défaite à domicile