L’image ne vaut pas celle de son enchaînement contrôle de la poitrine dos au but-reprise de volée gagnante contre les Corinthians en 1999, alors qu’il évoluait sous les couleurs de Flamengo, mais restera quand même dans les mémoires. Le 3 octobre, Romário - champion du monde avec la sélection brésilienne en 1994 - a été élu député fédéral sous les couleurs du Parti socialiste du Brésil. Oublié ses démêlés avec le fisc et son tempérament explosif qui valut quelques trempes à ses coéquipiers : un bon millier de buts au compteur - selon ses dires du moins - valait bien un siège à Brasília.
Entre football et politique, les liaisons dangereuses ne datent pas d'hier, et l'Amérique latine a fourni, autant que l'Europe, son lot d'icônes récupérées au nom des grandes idéologies du XXe siècle. Au Brésil, le football a été une matrice de l'identité nationale, à partir des années 30, au même titre que la samba et le carnaval. Sous le régime populiste de l'Estado Novo, le président Getúlio Vargas prit un soin particulier à transformer la Seleção en reflet exact de la «démocratie raciale» et en instrument de contrôle des masses. Creusant ce sillon, l'anthropologue Gilberto Freyre fit l'éloge du style dionysiaque du football brésilien - où l'homme noir introduisait «la danse bahianaise» - par opposition à la sobriété apollinienne des joueurs européens.
Dictature. Les liens entre football et politique n'ont jamais été démentis depuis. Si la défaite du Brés