Gérer la défaite, gérer les hommes. On s'est posé avec René Girard (56 ans), entraîneur du Montpellier Hérault Sport Club, pour se faire expliquer autant que faire se peut ces deux piliers du métier de coach : à part la valorisation du capital -joueurs, on n'en voit pas d'autres. Suspendu dimanche lors de la réception du FC Sochaux pour contestation des décisions arbitrales, Girard a vu son équipe - aujourd'hui 11e - s'incliner trois fois lors des quatre derniers matchs. Ancien joueur, très influencé par Kader Firoud, légendaire entraîneur de Nîmes entre 1969 et 1978, et Aimé Jacquet qui l'a dirigé à Bordeaux, ce coach, se revendiquant plutôt old school, détaille sa façon de faire.
Comment se gère une défaite ?
Vous ne trouverez pas un joueur pour s'en foutre : après, la situation commande. Au lendemain du carton [0-3, le 18 septembre, ndlr] à Saint-Etienne, les joueurs devaient avoir quartier libre. Mais on a mis un entraînement : quand il est chez lui, le joueur a vite fait d'être le plus beau : «t'as été bon», «c'est pas ta faute» Une défaite, ça se gère collectivement. En revanche, le lundi, les joueurs ont eu repos. Manière de dire : «Vous êtes de grands garçons.» En gros : il faut ressensibiliser les mecs.
Des entretiens individuels ?
Ça arrive. Attention : le mec sait qu'il s'est manqué. Dans les faits, on pointe les écarts par rapport aux règles (qui valent sur et en dehors du terrain) édictées lors du stage d'avant-saison. Le discours c'est plutôt : «Si on n'avait pas confiance en toi