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Libération
Reportage

Rhum : des bouchons sur les flots

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Le départ a été donné hier de Saint-Malo, mais la multitude de bateaux suiveurs a provoqué des sueurs froides à certains concurrents.
Quatre vingt cinq marins ont pris dimanche à 13h02 le départ de la 9e Route du Rhum. (© AFP Kenzo Tribouillard)
publié le 1er novembre 2010 à 0h00

Un départ de Rhum est toujours une scène de première main. Embarquer à bord d'une vedette, c'est comme être exposé à son tour dans la vitrine du large. On y voit des choses inouïes, qui coupent le souffle et le sifflet, parfois cocasses, comme hier ce voilier qui remontait la course à contresens trois minutes après le coup de canon donné sur le bâtiment de la Brittany Ferries, le Pont-Aven.

On voit les icônes du large border les écoutes et leurs équipes d'assistance se faire rincer dans les remous laissés par les sillons des vedettes à passagers. Au fait combien étaient-ils hier ? La direction de la course avance une fourchette : entre 18 000 et 20 000 spectateurs sur l'eau. «Avec plus de 80 bateaux sur la ligne, c'est le moment où tu risques de tout perdre. Tout peut être gâché en un seul instant. C'est le moment où la boule au ventre monte tout doucement», racontait Damien Grimont, skippeur du 40 pieds (13 mètres) Monbana.

La Manche était légèrement ravinée au moment du coup de canon. Rien de méchant, quelques nids de poule sur lesquels glissait Groupama 3, qui était déjà à la bouée du cap Fréhel une heure pile après le départ suivi de Gitana 11.

Ivresse. Le départ d'une course est «le cauchemar du marin», assure Damien Grimont. Hier, tout ce qui flotte dans un rayon de 100 kilomètres autour de Saint-Malo était sur l'eau au large de la pointe du Grouin : ferries, vedettes rapides, catamarans de sport, Cors