La grande salle de la Halle Carpentier ressemble à un gigantesque champ de bataille où des dizaines d'escrimeurs en décousent dans un bruit de lames. Sur la piste 9, une tête grisonnante est penchée sur son sac. Vasil Etropolski est en train de se changer. A 52 ans, le sabreur bulgare semble s'être trompé de porte. Pourtant il est bien là à croiser le fer avec des gars trente ans plus jeunes que lui pour gagner sa qualification pour le tableau final des Mondiaux, au Grand Palais.
En 1980, il disputait les Jeux de Moscou. Il s'était classé quatrième. «C'est l'année où vous, l'ouest, vous n'êtes pas venus», dit-il en souriant. Trois ans plus tard il remportait la coupe du monde de sabre. Depuis, il n'a jamais quitté le milieu même si, depuis vingt ans, il habite New York où il est programmeur dans une société informatique. «J'avais envie de revenir à la compétition, dit-il. A New York, dès que je quitte mon boulot, je file au NYCA pour m'entraîner, un club où j'étais entraîneur.»
L'an dernier, il était retourné à Moscou pour les championnats du monde vétérans, qu'il avait facilement remportés. Depuis, il s'est mis en tête de participer aux Jeux olympiques de Londres en 2012. A Paris, ils sont deux Bulgares à être inscrits en sabre. Gionov Dobrin, 24 ans, et Vasil, qui a pris la place de l'athlète invité par la fédération internationale. L'un est classé dans les 50 meilleurs au monde et espère logiquement se qualifier pour les Jeux.
«Ici, je reste un peu à l'écart des autres compétiteurs»
L'autre compte bien rafler la